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 Sous-sections
 
 
 
 
1 : Triplets de nombres - Considérons l'exemple des vecteurs constitués par
ds triplets de nombres. Soit la base de  formée des vecteurs  ,  ,  et deux
vecteurs quelconques de cet espace vectoriel décomposés sur cette base :  et  . Par définition, le produit scalaire des vecteurs
  et  est le
nombre, noté  , donné par : 
|  | (1.42) |  
 
On vérifie aisément que le produit scalaire ainsi défini possède les
propriétés suivantes :
 
1) 
 ; 2)  ; 3)  ; 4) Pour tout vecteur donné  , si l'on a  pour tout vecteur  de  , alors  . 
 
2 : Polynômes - Considérons l'espace vectoriel des polynômes
 de degré deux. On peut définir, par exemple, un produit scalaire
des polynômes entre eux par l'intégrale suivante : 
|  | (1.43) |  
 
On vérifie aisément qu'un tel produit scalaire possède également les
propriétés précdentes. 
Le produit scalaire de deux vecteurs quelconques est défini de manière
générale à partir de ses propriétés.
On appelle produit scalaire une loi de composition qui, à tout couple, de
vecteurs
  ,  d'un espace vectoriel  , associe un nombre 
réel, souvent noté  , et vérifie les axiomes suivants
: 
 
  
 
Un espace vectoriel sur lequel on a défini un produit scalaire est appelé
un espace vectoriel pré-euclidien. 
Considérons un espace vectoriel pré-euclidien  rapporté à une
base quelconque (  ). Les vecteurs de  s'écrivent sur cette
base :  ,  . Le produit
scalaire, compte tenu des propriétés PS2 et PS3, s'écrit : 
|  | (1.44) |  
 
avec 
 . On obtient donc l'expression générale du produit
scalaire sous la forme : 
|  | (1.45) |  
 
La donnée des  correspond à la définition même du produit
scalaire particulier que l'on se donne sur un espace vectoriel. Ces quantités ne peuvent
cependant pas être entièrement arbitraires car, réciproquement,
l'expression (1.45) du
produit scalaire de deux vecteurs doit vérifier les propriétés PS1 à PS4. Pour satisfaire la propriété de commutativité (PS1), on doit avoir :
 
 
|  | (1.46) |  
 
d'òu : 
 . 
 
D'autre part, la propriété PS4 nécessite que si 
 pour tous  ,
alors on doit avoir :  . Or, l'égalité  est vérifiée, pour
des valeurs arbitraires de  , seulement si l'on a :  . Ce système de  équations à  inconnues ne devant admettre par hypothèse que la solution  , il faut
et il suffit pour cela que le déterminant, noté  , du système soit différent de zéro; on
doit donc avoir : 
| ![$\displaystyle g=d\acute{e}t\,[g_{ij}]\neq\,0$](img180.gif) | (1.47) |  
 
Deux vecteurs 
 et  , non nuls, d'un espace pré-euclidien sont dits orthogonaux entre eux
lorsque leur produit scalaire est nul, soit : 
|  | (1.48) |  
 
Un système de  vecteurs  , tous orthogonaux entre eux, constitue un système
orthogonal. 
 
Si l'on choisit des vecteurs orthogonaux linéairement indépendants en nombre égal à la
dimension de l'espace vectoriel, ce système de vecteurs constitue une base de cet espace. Cette
base est appelée une base orthogonale. Nous allons montrer qu'il est toujours possible de
déterminer une base orthogonale d'un espace vectoriel pré-euclidien.
 
Remarque - Dans un espace pré-euclidien, des vecteurs orthogonaux peuvent être
linéairement dépendants. Considérons par exemple des vecteurs 
 et  d'un espace vectoriel à deux dimensions et définissons leur produit
 scalaire par : 
|  | (1.49) |  
 
Si l'on considère, par exemple, les deux vecteurs 
 et  , qui sont linéairement dépendants, on obtient  . Pour un tel produit scalaire, les vecteurs  sont tels que  . 
La méthode dite d'orthogonalisation de Schmidt permet le calcul effectif d'une base orthogonale
pour tout espace vectoriel pré-euclidien  . Pour cela, considérons un ensemble de
  vecteurs linéairement indépendants  de  et supposons que l'on ait, pour chaque vecteur
:  . Cherchons  vecteurs  orthogonaux entre eux. Partons de
  et cherchons  orthogonal à  , sous la forme
: 
|  | (1.50) |  
 
Le coefficient 
 se calcule en écrivant la relation d'orthogonalité : 
|  | (1.51) |  
 
On en déduit : 
 . Le paramètre  étant déterminé, on obtient le vecteur  qui est orthogonal à  et non nul puisque le système  est
linéairement indépendant. Le vecteur suivant
  est cherché sous la forme : 
|  | (1.52) |  
 
Les deux relations d'orthogonalité : 
 et  , permettent le calcul des coefficients  et  . On
obtient : 
|  | (1.53) |  
 
ce qui détermine le vecteur 
 orthogonal à  et  , et non nul puisque
le système  est indépendant. En continuant
le même type de calcul, on obtient de proche en proche un système de vecteurs  orthogonaux entre eux et dont aucun n'est nul. 
 
Dans le cas où certains vecteurs seraient tels que 
 , on remplace  par  en choisissant un vecteur  de
telle sorte que l'on obtienne  . 
 
On en déduit donc que tout espace vectoriel pré-euclidien admet des bases orthogonales.
 
Produit scalaire sur une base orthogonale - Lorsque les vecteurs de base 
 d'un espace vectoriel sont orthogonaux, les quantités : 
|  | (1.54) |  
 
sont nulles si  . Le produit scalaire de deux vecteurs  et  , décomposés sur
cette base, se réduit alors à : 
|  | (1.55) |  
 
De manière générale, les quantités  peuvent être positives ou négatives. 
Le produit scalaire d'un vecteur 
 peut permettre de définir la notion de norme d'un vecteur.
On a pour le carré de la norme : 
|  | (1.56) |  
 
Les nombres  définissent en quelque sorte une "mesure" des vecteurs ; on dit qu'ils
constituent la métrique de l'espace vectoriel. 
 
Exemple - En géométrie classique, la norme représente la longueur d'un vecteur
(Fig. 1.1). Considérons un plan et des vecteurs de base 
 et  , avec  . Soit un vecteur  ; on a : 
 
| ![$\displaystyle \Vert\mathbf{A}\Vert=(\mathbf{A}\,\cdot\,\mathbf{A})^{1/2}=[(x^{1})^{2}+(x^{2})^{2}]^{1/2}$](img214.gif) | (1.57) |  
Figure 1.1:
Norme d'un vecteur
| 
 ![\includegraphics[width=60mm height=60mm]{fig1.eps}](img215.png) |  
Signature d'un espace vectoriel - Dans l'espace de la géométrie classique, la norme est un nombre qui est toujours strictement 
positif et qui ne devient nul que si le vecteur est égal à zéro. Par contre l'expression
 (1.56) de la norme d'un vecteur, peut être éventuellement négative pour des nombres
 quelconques. On peut donc distinguer deux genres d'espaces vectoriels
pré-euclidiens selon que la norme est positive ou non. Considérons une base orthogonale (
  ) d'un espace pré-euclidien  , ce qui est
toujours possible. Le carré de la norme d'un vecteur s'écrit alors, en faisant  dans l'expression (1.55) : 
|  | (1.58) |  
 
Les nombres  pouvant être négatifs ou positifs, la norme d'un vecteur comporte une
série de signe + et -, la valeur zéro étant interdite par suite de la relation (1.47) : ![$ g=d\acute{e}t\,[g_{ij}]\neq\,0$](img219.gif) . Le nombre de signes + et de signes - constitue une caractéristique d'un espace vectoriel donné
  ; elle est appelée la signature de l'espace vectoriel  . Cette signature est
une propriété intrinsèque de l'espace  ; elle ne dépend donc pas de la base
considérée. 
 
 
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