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Repère cartésien - Tout espace vectoriel pré-euclidien  
possédant une base orthonormée 
 , considérons en un point origine  
un repère 
  de l'espace ponctuel 
 . On dira
que ce repère est un repère cartésien. On pourra, en particulier, attacher à
chaque point   de 
  un repère cartésien
  dont les vecteurs seront identiques en chaque point.
 
On note   les coordonnées des vecteurs 
  dans un repère cartésien.
  
Base naturelle - On a vu que les dérivées et les différentielles
d'un vecteur 
  de 
  sont indépendants du point   d'un
repère donné. Si 
  est rapporté à un système de
coordonnées curvilignes  , on peut donc écrire, en appelant 
  les
vecteurs suivants : 
  | 
(4.30) |  
  
 
Soient 
  les coordonnées curvilignes du point   par rapport à
un repère cartésien 
 . Dans ce repère, on a :
 , où les coordonnées cartésiennes sont des
fonctions 
 . Le vecteur 
  défini par
 (4.30) a pour expression : 
  | 
(4.31) |  
  
 
À partir des composantes 
  du vecteur 
 , on peut former un
déterminant 
  qui est précisément le jacobien (4.29)
des fonctions  . Puisque ce déterminant est différent de zéro, il en résulte
que les   vecteurs 
  sont linéairement indépendants.
  
Ces   vecteurs, définis par la relation (4.30) sont appelés la base
naturelle au point   de l'espace vectoriel associé  . Ils sont colinéaires
aux tangentes des   lignes coordonnées qui se coupent en point   où ils sont
définis.
  
Repère naturel - Associons au point   de 
  un
repère formé par le point   et par les vecteurs de la base naturelle. Ce repère
est appelé le repère naturel en   du système de coordonnées   ; il
sera noté 
  ou 
 .
  
La différentielle du vecteur 
  s'exprime sous la forme : 
 
Les quantités 
d  constituent donc les composantes contravariantes
du vecteur d
  dans le repère naturel 
  du système de
coordonnées  . 
Déterminons la base naturelle de l'espace vectoriel   associé à
l'espace ponctuel 
  de la géométrie ordinaire, en
coordonnées sphériques. Écrivons l'expression des vecteurs 
  dans un repère
fixe cartésien 
  : 
 
Les vecteurs 
  étant fixes, le vecteur 
  de la base naturelle
s'écrit : 
 
Le vecteur 
  est porté par la droite   et dirigé dans le sens
des   croissants. La dérivée de 
  par rapport à   donne le vecteur
  : 
 
C'est un vecteur tangent à un grand cercle centré sur l'origine   et
dirigé dans le sens croissant de la coordonnée  . La dérivée par rapport
à   donne le vecteur 
  : 
 
C'est un vecteur tangent à un cercle parallèle au plan 
 ,
centré sur l'axe  , et dirigé dans le sens des valeurs croissantes de  .
  
Ces trois vecteurs sont orthogonaux entre eux ainsi qu'on le vérifie aisément en
effectuant les produits scalaires 
 . Lorsqu'il en est
ainsi, on dit que les coordonnées sont des coordonnées curvilignes
orthogonales.
  
Ces vecteurs ne sont pas tous normés, puisque l'on a : 
 sin  | 
(4.37) |  
  
 
Le repère naturel, en coordonnées sphériques, est donc formé par des vecteurs
variables en direction et en module en chaque point  . Les quantités  
constituent un exemple de tenseur attaché à chacun des points   de l'espace 
 . 
Considérons deux systèmes quelconques de coordonnées curvilignes   et
 , liées entre elles par les relations : 
  | 
(4.38) |  
  
 
où les fonctions 
  sont supposées être plusieurs
fois continuement dérivables par rapport aux   et de même pour les fonctions
  par rapport aux coordonnées  . Lorsqu'on passe
d'un système de coordonnées à un autre, on dit que l'on effectue un changement de
coordonnées curvilignes.
  
Les coordonnées   par rapport à un repère fixe, sont liées également à
chaque système de coordonnées curvilignes et l'on suppose que les jacobiens
  et 
  sont
différents de zéro. Dans ce cas, le jacobien 
  est
également non nul puisqu'on a la relation classique : 
  | 
(4.39) |  
  
 
Changement de base naturelle - À chaque système de coordonnées
curvilignes   et   données par (4.38) est associé respectivement
une base naturelle telle que : 
  | 
(4.40) |  
  
 
Le calcul des relations entre les vecteurs de ces deux bases s'effectue en utilisant la
formule de dérivation des fonctions composées, soit : 
  | 
(4.41) |  
  
 
Inversement, le développement de la dérivée
  conduit à la relation : 
  | 
(4.42) |  
  
 
Lorsqu'on passe d'un système de coordonnées curvilignes à un autre, on substitue à
la base 
  de l'espace vectoriel  , une autre base 
  de
ce même espace vectoriel. Les relations de changement de base d'un espace vectoriel ont
été utilisées précédemment en Algèbre et écrites sous la forme des relations
 (1.33) et (1.34), à savoir : 
  | 
(4.43) |  
  
 
Comparant les expressions (4.41) et (4.42) à la relation (4.43)
et identifiant les coefficients des mêmes vecteurs de base, il vient : 
  | 
(4.44) |  
  
 
En conclusion, à tout système de coordonnées curvilignes   et  
sont associés respectivement, en un même point   de 
 , des
repères naturels 
  et 
  dont les bases naturelles sont
liées par les relations (4.41) et (4.42). À tout changement de
coordonnées curvilignes correspond un changement de base donné par les formules
 (4.43) et (4.44).
  
Notation - La notation abrégée (4.21) des dérivées
partielles permet d'écrire les formules de changement de base sous la forme : 
  | 
(4.45) |  
  
 
On a vu que le carré de la distance 
d  entre deux points   et  
infiniment proches est donnée par la relation (4.10), à savoir : 
 
où les   sont les composantes du vecteur 
d ,
rapportées à un repère fixe d'un espace ponctuel 
 . Lorsque
cet espace est rapporté à un système de coordonnées curvilignes  , la
relation (4.32) montre que le vecteur 
d  a pour composantes
contravariantes les quantités 
d  par rapport au repère naturel
 .
  
Le carré de la distance 
d  s'écrit alors dans le repère naturel : 
 
où les quantités 
  sont les composantes du
tenseur fondamental ou tenseur métrique définies à l'aide d'une base naturelle.
L'expression (4.47) s'appelle l'élément linéaire de l'espace ponctuel
  ou encore la métrique de cet espace.
  
Les vecteurs 
  du repère naturel varient en général d'un point à un
autre. C'est le cas, par exemple, des coordonnées sphériques dont les quantités
  sont données par la relation (4.37). La métrique de l'espace 
 , en coordonnées sphériques, est donnée par : 
 
Une courbe   de 
  peut être définie par la donnée
des coordonnées curvilignes 
  du lieu des points   en fonction
du paramètre  . La distance élémentaire   sur cette courbe  
s'écrit alors : 
d![$\displaystyle \,s=\bigg[g_{ij}\,\dfrac{\partial\,u^{i}}{\partial\,\alpha}\,\dfrac{\partial\,u^{j}}{\partial\,\alpha}\bigg]^{1/2}\,d\alpha$](img1522.gif)  | 
(4.49) |  
  
 
Lorsque   varie dans un intervalle 
  le point   parcourt
un arc de courbe, allant d'un point   à un point  . La longueur de l'arc
  est donnée par l'intégrale : 
![$\displaystyle \textrm{arc}\,M_{1}M_{2}=\mathlarger{\int}_{\alpha_{1}}^{\alpha_{...
...artial\,\alpha}\,\dfrac{\partial\,u^{j}}{\partial\,\alpha}\bigg]^{1/2}\,d\alpha$](img1527.gif)  | 
(4.50) |  
  
 
 
 
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