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Composantes contravariantes - La formule (5.68) donne
l'expression des composantes covariantes de la différentielle absolue d'un
vecteur. Si
d sont les composantes covariantes d'un vecteur
d , ses composantes contravariantes sont données par :
d d . Effectuons ce calcul dans l'autre sens ; partons de
l'expression à priori de
d et montrons que l'on retrouve l'expression
(5.68) des composantes covariantes. Pour cela, effectuons la
multiplication contractée de la dérivée covariante d'un vecteur
par la différentielle
d ; on obtient la somme
suivante :
qui est appelée la différentielle absolue de la composante
contravariante du vecteur
.
Les différentielles
d étant les composantes contravariantes d'un
vecteur quelconque
d et les quantités
, les
composantes d'un tenseur d'ordre deux, les produits contractés
d sont
donc les composantes contravariantes d'un tenseur d'ordre un. Ce dernier est la
différentielle absolue du vecteur
et son expression sur un repère
naturel
est :
Propriétés de la différentielle absolue - L'expression
(5.102) fait apparaître la différentielle ordinaire de la composante
, soit :
ainsi que la différentielle
d ; on a en effet selon la relation
(5.14) :
La différentielle absolue peut donc s'écrire :
Le premier terme
d représente la
différentielle classique d'un vecteur dans un repère fixe. Le second terme
d résulte de la variation des repères lorsqu'on passe
d'un point à un autre et du mode de comparaison, par translation, entre
vecteurs.
Contraction - La différentiation absolue est permutable avec
la contraction des indices. Pour le montrer, considérons l'exemple du tenseur
pour lequel on a la propriété (5.96) de permutation de
la dérivation covariante et de la contraction, à savoir :
 |
(5.106) |
Ces quantités sont les dérivées covariantes des composantes
; la multiplication contractée de ces
quantités par
d donne les différentielles absolues des composantes
, soit :
ce qui montre que la différentiation absolue est permutable avec la
contraction des indices.
La dérivée covariante d'un produit contracté nous a donné la relation
(5.97), à savoir :
 |
(5.108) |
La multiplication contractée de ces quantités par
d donne les
différentielles absolues des composantes
, soit :
ce qui montre que la formule de différentiation absolue du produit tensoriel
s'étend à un produit contracté.
Composantes covariantes - La règle de différentiation
absolue (5.105) est valable quelque soit le système donné de
coordonnées curvilignes. En particulier, l'expression du vecteur
sur la
base réciproque
s'écrit :
 |
(5.110) |
où les quantités sont les composantes contravariantes de
dans
cette base. Par suite, la relation (5.105) donne pour expression de la
différentielle absolue :
Compte tenu de l'expression de la différentielle
d donnée par
(5.51), à savoir :
d |
(5.112) |
On obtient pour la différentielle absolue du vecteur
:
d d |
(5.113) |
Les quantités
d d constituent les
composantes covariantes, par rapport à la base
, de la
différentielle absolue du vecteur
. On retrouve la formule
(5.68) en développant la différentielle
d et en
introduisant les symboles de Christoffel à la place des .
La notion de différentielle absolue
d de la composante d'un
vecteur conduit à définir la dérivée absolue d'un vecteur le long d'une
courbe. Considérons pour cela une courbe , de paramètre , de
l'espace
et un champ de vecteurs quelconque
défini en chaque point de
. Pour une variation élémentaire du
paramètre , on passe, le long de la courbe , d'un point à
un point infiniment voisin.
La notion de dérivée d'un vecteur le long d'une courbe se généralise en
introduisant le tenseur suivant :
 |
(5.114) |
Cette dérivée est appelée la dérivée absolue de la composante
le long de la courbe .
Pour un système de coordonnées cartésiennes, tous les symboles de
Christoffel sont nuls et la dérivée absolue coïncide avec la dérivée
ordinaire. On a les mêmes propriétés pour les dérivées absolues que
pour les différentielles absolues.
Exemple : Vecteur accélération - Considérons le cas d'un
point mobile , fonction du temps dans l'espace ponctuel
. Les coordonnées curvilignes de ce point sont des fonctions
du temps . Par rapport à un repère fixe auquel on rapporte
, le vecteur
d d peut être considéré comme
vecteur vitesse de , soit :
d d dont les composantes
contravariantes, par rapport au repère naturel
, sont :
 |
(5.115) |
L'accélération est, pour un système de coordonnées cartésiennes,
égale à la dérivée du vecteur prise le long de la courbe suivie par le
point mobile. On prendra alors, pour un système de coordonnées curvilignes,
l'accélération égale, par définition, à la dérivée absolue du
vecteur
prise le long de la trajectoire.
Par suite, les composantes contravariantes de l'accélération
sont :
 |
(5.116) |
Remplaçons par
d d , on obtient l'expression des
composantes contravariantes de
sous la forme :
 |
(5.117) |
Si , la courbe parcourue par un mobile est une droite et l'on retrouve
alors l'équation des géodésiques.
Différentielle absolue des composantes d'un tenseur - Effectuons le produit contracté de la dérivée covariante
par la différentielle
d ; on obtient les
composantes mixtes, notées
d , d'un tenseur d'ordre trois, soit :
d d |
(5.118) |
Ces composantes
d sont appelées les différentielles
absolues des composantes
du tenseur
.
Remplaçons les dérivées covariantes des composantes par leur expression
(5.94) ; on obtient :
d d |
(5.119) |
Remarquons que la notation
d serait plus précise si elle était
notée
d puisque les indices désignent à présent les
composantes d'un nouveau tenseur différent du tenseur
.
Différentielle absolue d'un tenseur - Le tenseur ayant pour
composantes les quantités
d est appelé la différentielle
absolue du tenseur
et est noté
d . Ce tenseur, d'ordre trois,
se décompose sur une base sous la forme :
d d |
(5.120) |
Par suite de la linéarité de la dérivée covariante d'un
tenseur, on a les propriétés suivantes pour la différentielle absolue :
Différentielle absolue d'un produit tensoriel - Considérons
le produit tensoriel
de composantes mixtes
. La propriété (5.93) de la dérivée
covariante des composantes d'un tenseur donne également pour la
différentiation absolue des composantes :
Les quantités
d sont les composantes mixtes d'un tenseur
d'ordre trois ; ce tenseur est la différentielle absolue
d qui s'écrit :
Cette dernière relation fait apparaître la somme de produits tensoriels
suivants :
On obtient finalement la règle suivante donnant la différentielle absolue du
produit tensoriel :
Cette formule se généralise aisément pour des produits tensoriels
quelconques ainsi que pour des sommes de produits tensoriels.
Considérons un tenseur d'ordre deux tel que
; il peut être écrit
comme la somme des produits tensoriels suivants :
 |
(5.126) |
Compte tenu des relations (5.125) et (5.121), la différentielle
absolue de ce tenseur s'écrit :
Utilisant la règle (5.105) de différentiation absolue des vecteurs,
on obtient :
La formule précédente se généralise pour des tenseurs d'ordre
quelconque en remarquant que tout tenseur peut s'écrire comme une somme de
produits tensoriels et en itérant la formule (5.105) pour des produits
tensoriels formés par un nombre quelconque de tenseurs.
La différentiation des composantes du tenseur fondamental
, nous donne :
d'où l'identité :
d |
(5.130) |
Explicitant les composantes en fonction des symboles de Christoffel,
il vient :
Identifiant les coefficients des différentielles
d , on obtient :
 |
(5.132) |
Les relations (5.132) constituent les identités de Ricci.
Formons la différentielle absolue des composantes en utilisant la
formule (5.118) et (5.119), soit :
d d |
(5.133) |
La comparaison de cette dernière relation avec la formule (5.130)
montre que l'on a :
d |
(5.134) |
La différentielle absolue des composantes du tenseur fondamental est nulle :
c'est le théorème de Ricci.
On va utiliser le théorème de Ricci pour calculer l'expression des
symboles de Christoffel contractés
en fonction des
. Dans ce but, utilisons la formule générale donnant les composantes
covariantes de la dérivée covariante du tenseur d'ordre deux et
écrivons que cette dérivée est nulle selon le théorème de Ricci :
 |
(5.135) |
Effectuons la multiplication contractée de cette expression par , il
vient en utilisant les relations
:
 |
(5.136) |
d'où la relation :
 |
(5.137) |
Les quantités
et
représentant les mêmes sommes, par rapport aux indices muets ou , la
relation précédente nous donne :
 |
(5.138) |
Soit le déterminant des quantités . La dérivation du
déterminant nous donne :
 |
(5.139) |
Les relations (5.138) et (5.139) nous donnent alors
l'expression des symboles contractés de Christoffel sous la forme :
 |
(5.140) |
|